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Les dangereuses pérégrinations de l'esthète fou
5 juin 2010

ALICE de Jan Svankmajer

downloadblog2« Alice se dit en elle-même »
« Je vais vous montrer un film »
« Un film pour les enfants »
« Peut-être »
«  Peut-être si on se fie au titre »
«  Pour ça il suffit de fermer les yeux »

« Car sans cela vous ne verrez rien du tout. »Jan Svankmajer, l'un des plus grands cinéastes du XXéme siècle. Trop méconnu et souvent classé à tort dans les curiosités.
Membre du groupe surréaliste tchèque, marionnettiste il s'intéresse très vite aux vertus de l'image animée.

Dans le cinema de Svankmajer tout est inquiétante étrangeté, Das Unheimliche, l'inanimé devient vivant, le mort palpite, les objets s'anniment. Marrionettiste ou cinéaste, même combat pour un onirisme surréaliste.

ALICE, sont premier long métrage de 1988, n'échappe pas à ses obsessions. La pauvre petite ALICE, jouée tantôt par une véritable petite fillen tantôt par une antique poupée de porceleine, ce voit plongée au dela du miroir, dans un univers ou les merveilles ont un goût de cauchemard.
Chez Svankmajer le réel vacille toujours, la mince péliculle séparant le fabulé de notre univers finit toujours par ce percer.
Ici, la logique des choses s'éfondre dès lors que notre white rabbit, entre en scéne :
Dans un présentoir en verre, un lapin taxidermié défraichis s'anime. Il arrache les clous christique qui le retiennent à son socle. Puis brise le verre de la réalité.
Une blessure à son flanc déverse son rembourrage de sciure. Il referme vagement l'ouverture d'une épingle de nourrice puis fidéle au récit de Lewis Carroll, consulte sa montre gousset et s'exclame, "im late". Toujours en retard, le lapin obsédé par le temps, obsédé par la mort, par sa 'vie" qui s'écoule de son flanc.
Nous sommes loin des niaiserie fadasse d'un Disney et d'un Tim Burton commercial.

alice_03Alice ce retrouve ainsi à la poursuite du lapin. Et tout le monde connait l'histoire. Elle descent aux pays des merveilles, comme Dante aux enfers.
Ici c'est un ascenseur qu'elle prend, faisant défiller devant elle un morbide cabinet de curiosité, ou se mêle bocaux plus inquiétants les uns que les autres. Le seul qu'elle ose saisir est remplit d'une marmelade parsemmée de punaise. (cela ne vous rapelle il pas l'étron parsemé de clou de Pasolini).
Alice n'a pas de chance, et a défaut d'être pédophile comme Lewis Caroll, on pourait taxer Svankmajer d'être pédophobe. Car Alice en prend plein la tronche, le pays des merveilles la martyrise. Elle tombe viollement dans des feuilles mortes, les portes sont trop petites, trop grandes... le lapin tu tappe du les mains avec des rammes, un rat plante un feu de camp sur son crâne, une armée de cadavres d'animaux la malméne... pauvre Alice qui accepte presque tout, lachant parfois un "it's going too far" mais ce méfiant de pleurer au risque de ce noyer dans ces propres larmes.

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